Togo : crise financière accrue due changement de régime

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Finance

Togo : crise financière accrue due changement de régime

Marché de Sokodè

Le Togo traverse une période délicate marquée par des difficultés économiques profondes, exacerbées par un changement de régime politique qui, loin d’apporter une stabilité immédiate, a provoqué des déséquilibres budgétaires, un ralentissement de l’investissement public et une perte de confiance chez les partenaires financiers internationaux.

Un tournant politique majeur, mais à quel prix ?

Le récent changement de régime au Togo (qu’il s’agisse d’une alternance démocratique attendue ou d’une transition plus brusque) a bouleversé les équilibres institutionnels et économiques du pays. Ce tournant, bien que porteur d’espoirs pour une gouvernance renouvelée, a aussi mis en lumière la fragilité des fondements économiques sur lesquels reposait l’État.

Dès les premiers mois suivant le changement de pouvoir, plusieurs projets publics ont été suspendus ou ralentis. Les ministères, en pleine réorganisation, ont vu leurs capacités administratives réduites, affectant la gestion des finances publiques, les décaissements budgétaires et la planification à moyen terme.

Un climat d’incertitude qui freine l’économie

L’instabilité politique a provoqué un climat d’attentisme chez les investisseurs privés. Le secteur privé, qui représente une part importante de l’activité économique nationale, est en repli. Plusieurs entreprises, notamment dans le BTP, le commerce et l’agro-industrie, signalent des retards de paiement de l’État, une baisse des commandes publiques et une difficulté accrue d’accès au crédit.

Les partenaires financiers traditionnels du Togo, tels que le FMI, la Banque mondiale ou encore l’Union européenne, ont adopté une posture de prudence. Certains programmes d’aide ont été suspendus, dans l’attente d’un retour à une gouvernance claire et transparente. Le Trésor public a, quant à lui, du mal à mobiliser des ressources, en raison d’une dette déjà élevée et d’une notation souveraine fragilisée par les incertitudes politiques.

Pression sur les finances publiques et sociales

Face à une baisse des recettes fiscales et une hausse des dépenses liées à la transition (réformes institutionnelles, coûts de sécurisation, mesures sociales d’apaisement), le déficit budgétaire s’est creusé. Le gouvernement nouvellement élu, se retrouve contraint de faire des arbitrages douloureux : réduction des subventions, gel des recrutements dans la fonction publique, ou encore report de grands chantiers d’infrastructures.

Les conséquences sociales sont tangibles. L’inflation, bien que mondiale, est accentuée au Togo par la faiblesse de l’offre locale et la difficulté d’importer dans un contexte de pénurie de devises. Les prix des denrées de première nécessité flambent, affectant les ménages les plus vulnérables. Des mouvements sociaux et grèves dans le secteur public traduisent un mécontentement croissant.

Une sortie de crise possible ?

Pour redresser la situation, les autorités doivent regagner la confiance tant de la population que des bailleurs. Cela passe par une meilleure transparence dans la gestion des finances publiques, la relance du dialogue avec les partenaires économiques, et une stratégie claire de relance. Des réformes structurelles, souvent différées, devront également être mises en œuvre pour renforcer la résilience de l’économie nationale.

Dans un contexte où la stabilité politique est encore fragile, le redressement économique du Togo dépendra de la capacité de ses dirigeants à concilier réformes profondes et mesures sociales d’urgence. La population, quant à elle, attend que le changement de régime soit synonyme d’amélioration concrète des conditions de vie, et non d’une nouvelle ère d’incertitude économique.

Rédacteur: Jaurès S. BOKO

Marché de Sokodè
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