BAD : Akinwumi Adesina, une gouvernance qui doit faire cas d’école

Koffi Didi HOUNNOU
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Découvrez le bilan du mandat d'Akinwumi Adesina à la BAD, une période marquée par des initiatives audacieuses.

À l’heure où s’achève progressivement le mandat de Akinwumi Adesina à la présidence de la Banque africaine de développement (Bad), l’heure est au bilan. Et quel bilan ! Élu en 2015 et réélu en 2020, l’économiste nigérian a marqué son passage par des initiatives audacieuses et des résultats tangibles qui ont renforcé le rôle de la Bad comme moteur du développement économique en Afrique.

Par Koffi Didi HOUNNOU

Sous sa direction, la Bad a déployé des stratégies ambitieuses, notamment à travers les « High 5 », cinq priorités majeures visant à transformer le continent : Éclairer et électrifier l’Afrique, avec des investissements massifs dans les énergies renouvelables et l’accès à l’électricité pour des millions d’Africains ; Nourrir l’Afrique, grâce au financement de projets agricoles innovants et au soutien aux agriculteurs pour renforcer la sécurité alimentaire ; Industrialiser l’Afrique, en facilitant l’accès aux capitaux pour les industries locales et en promouvant une transformation structurelle des économies africaines ; Intégrer l’Afrique, avec des investissements stratégiques dans les infrastructures de transport et de commerce ; Améliorer la qualité de vie des populations africaines, en développant des projets d’accès à l’eau, à l’éducation et à la santé. Grâce à ces initiatives, des avancées significatives ont été réalisées. Plus de 18 millions de personnes ont eu accès à l’électricité, 141 millions ont bénéficié de technologies agricoles améliorées, 15 millions ont pu accéder à des financements pour entreprendre, et 105 millions ont profité d’infrastructures de transport modernes. Des performances à saluer au regard de leur impact sur les indicateurs de croissance et le développement du capital humain.

Une gestion résiliente et visionnaire

Au-delà des chiffres, Akinwumi Adesina a su naviguer dans un contexte mondial marqué par la pandémie de Covid-19 et les crises économiques. La Bad s’est illustrée par sa réactivité en mettant en place un fonds de 10 milliards de dollars pour soutenir les économies africaines face à la crise sanitaire. L’institution a également levé avec succès un eurobond social de 3 milliards de dollars, le plus grand jamais émis par une institution multilatérale pour lutter contre la pandémie. De plus, sous son mandat, la Bad a conservé son triple A auprès des agences de notation, témoignant de sa solidité financière et de la confiance des bailleurs de fonds. Sous sa direction, le capital de la Banque a connu une croissance significative, passant de 201 milliards de dollars en 2019 à 318 milliards de dollars. Cette augmentation a renforcé la capacité de la Bad à financer des projets de développement à travers le continent. Au cours des huit dernières années, la Bad a investi 50 milliards de dollars dans les infrastructures, couvrant des secteurs clés tels que l’énergie, les transports et l’eau, contribuant ainsi à améliorer la connectivité et la qualité de vie en Afrique. La Bad sous Akinwumi Adesina a soutenu efficacement l’agriculture et la transformation agro-industrielle. Comment passer sous silence les nombreux plaidoyers faits pour une architecture financière mondiale équitable. Adesina a été un fervent défenseur de la réforme de l’architecture financière mondiale pour mieux répondre aux besoins de l’Afrique. Il a proposé des solutions pour augmenter les financements disponibles, simplifier l’accès aux fonds climatiques et améliorer la restructuration de la dette africaine.

Un héritage à préserver et à renforcer

Akinwumi Adesina laisse derrière lui une Bad plus robuste, plus influente et plus engagée pour le développement du continent. Son successeur aura la lourde tâche de maintenir cette dynamique et de poursuivre les réformes engagées. L’Afrique est à un tournant décisif, où la consolidation des acquis est essentielle pour accélérer l’émergence économique du continent. Les défis restent nombreux : accélérer la transition énergétique, renforcer l’autosuffisance alimentaire, attirer plus d’investissements privés et approfondir l’intégration régionale. Mais grâce à l’élan imprimé par Adesina, la Bad dispose aujourd’hui d’une base solide pour relever ces défis avec succès. L’heure n’est pas au changement de cap, mais à l’amplification des efforts. Le prochain président de la Bad devra être un bâtisseur dans la continuité, un visionnaire capable de capitaliser sur les avancées réalisées. Car plus que jamais, l’Afrique a besoin d’une institution forte et proactive pour concrétiser son potentiel.

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