Tchad: la gouvernance au seuil d’alerte

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Tchad: une gouvernance au seuil d’alerte

N’Djamena, 06 novembre 2025 —PRESS AFRICA— Le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim sur la gouvernance en Afrique place une nouvelle fois le Tchad parmi les pays les moins bien notés du continent. Avec un score global de 34,8 sur 100, le pays occupe le 47ᵉ rang sur 54 États africains, loin derrière la moyenne régionale.

Le Tchad figure une fois de plus parmi les pays les moins bien classés de l’Indice Mo Ibrahim 2025 sur la gouvernance en Afrique. Malgré quelques réformes, la corruption, l’insécurité et la centralisation du pouvoir continuent de freiner les progrès.

Un score faible malgré des réformes annoncées

Le Tchad peine à redresser son image sur le continent africain. Selon le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim, publié fin octobre 2025, le pays obtient un score global de 34,8 sur 100, se classant 47ᵉ sur 54. Un résultat qui confirme la fragilité de l’État tchadien en matière de gouvernance, malgré plusieurs annonces de réforme. « Le Tchad illustre les défis des États sahéliens à concilier stabilité, sécurité et gouvernance démocratique », estime un expert de la Fondation Mo Ibrahim.

Une gouvernance encore trop centralisée

L’indice Mo Ibrahim évalue sur 100 points, les performances des pays africains, selon les quatre piliers suivant. Sur le plan sécuritaire et de l’Etat de droit, le Tchad totalise un score 28,2. En ce qui concerne la participation, droits et inclusion, il se contente de 31,4 points. Pour les opportunités économiques, ce pays est noté à 37,5 et s’agissant du développement humain il réunit 42 points. Si des progrès sont notés dans la gestion économique, le Tchad reste miné par la centralisation du pouvoir, la corruption persistante et les tensions dans les régions périphériques, notamment au Tibesti et dans le bassin du lac Tchad.

Une évolution timide sur dix ans

Entre 2013 et 2024, le score global du Tchad n’a augmenté que de 3,7 points, passant de 31,1 à 34,8. Une amélioration marginale, principalement due à la stabilisation macroéconomique et à quelques initiatives en matière de gouvernance publique. « Les réformes restent très concentrées à N’Djamena. Dans les provinces, les citoyens n’en ressentent pas les effets », souligne Mahamat Ali, chercheur au Centre d’études stratégiques du Sahel.

Comparatif régional : l’Afrique centrale à la traîne

Le Gabon, mieux noté en  2024 (47,6% sur 100) occupe le 26ème rang continental avec une stabilité au cours de la dernière décennie, suivi du Cameroun qui totalise 39,9 pour la 39ème place pour une tendance de 1,5. Sur cette même période, 2013-2024, le Congo Brazzaville cumule un score de 38,6, occupant la 42ème place avec une tendance de – 0,7. Le 45ème rang revient à la Centrafrique pour une moyenne de 36,2 et une tendance de 2,1, ces 10 dernières années. Les 34,8 points du Tchad  lui ont valu la 47ème place pour une tendance de 3,7 sur 10 ans. S’en suit la Guinée Equatoriale, 49ème avec une moyenne de 33, 9 pour une tendance de 0,9. Ce tableau illustre la mauvaise position de l’Afrique centrale, où la gouvernance demeure le maillon faible du développement économique et social.

Des signaux positifs, mais limités

Le gouvernement tchadien tente de redorer son image. En octobre  2025, 114 cadres publics ont été formés et certifiés en gestion et audit financier (octobre 2025). Dans l’hypothèse de mieux contrôler les dépenses publiques, le partenariat avec la Banque africaine de Développement (Bad) a été renforcé. Pour 2026, une révision du code de transparence est annoncée.

Quels leviers pour un redressement durable ?

Le Tchad dispose pourtant d’atouts notamment une jeunesse majoritaire et dynamique ; un potentiel agricole et énergétique sous-exploité et une coopération internationale croissante (BAD, PNUD, Union européenne). Toutefois, sans une décentralisation effective et une lutte réelle contre la corruption, ces atouts risquent de rester théoriques.

Au Tchad, gouverner ne suffit plus, il faut désormais mieux gouverner mieux. Le rapport 2025 de la Fondation Mo Ibrahim confirme le diagnostic : la gouvernance tchadienne demeure à la traîne, freinée par la corruption, la centralisation et l’insécurité. Malgré une légère amélioration, le Tchad reste dans le dernier quart du continent. Pour inverser la tendance, les réformes devront désormais se traduire dans la vie quotidienne des citoyens — pas seulement dans les rapports officiels.

Rédacteur : Saïd TESSILIMI

Sommaire
N’Djamena, 06 novembre 2025 —PRESS AFRICA— Le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim sur la gouvernance en Afrique place une nouvelle fois le Tchad parmi les pays les moins bien notés du continent. Avec un score global de 34,8 sur 100, le pays occupe le 47ᵉ rang sur 54 États africains, loin derrière la moyenne régionale.Le Tchad figure une fois de plus parmi les pays les moins bien classés de l’Indice Mo Ibrahim 2025 sur la gouvernance en Afrique. Malgré quelques réformes, la corruption, l’insécurité et la centralisation du pouvoir continuent de freiner les progrès.Un score faible malgré des réformes annoncéesLe Tchad peine à redresser son image sur le continent africain. Selon le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim, publié fin octobre 2025, le pays obtient un score global de 34,8 sur 100, se classant 47ᵉ sur 54. Un résultat qui confirme la fragilité de l’État tchadien en matière de gouvernance, malgré plusieurs annonces de réforme. « Le Tchad illustre les défis des États sahéliens à concilier stabilité, sécurité et gouvernance démocratique », estime un expert de la Fondation Mo Ibrahim.Une gouvernance encore trop centraliséeL’indice Mo Ibrahim évalue sur 100 points, les performances des pays africains, selon les quatre piliers suivant. Sur le plan sécuritaire et de l’Etat de droit, le Tchad totalise un score 28,2. En ce qui concerne la participation, droits et inclusion, il se contente de 31,4 points. Pour les opportunités économiques, ce pays est noté à 37,5 et s’agissant du développement humain il réunit 42 points. Si des progrès sont notés dans la gestion économique, le Tchad reste miné par la centralisation du pouvoir, la corruption persistante et les tensions dans les régions périphériques, notamment au Tibesti et dans le bassin du lac Tchad.Une évolution timide sur dix ansEntre 2013 et 2024, le score global du Tchad n’a augmenté que de 3,7 points, passant de 31,1 à 34,8. Une amélioration marginale, principalement due à la stabilisation macroéconomique et à quelques initiatives en matière de gouvernance publique. « Les réformes restent très concentrées à N’Djamena. Dans les provinces, les citoyens n’en ressentent pas les effets », souligne Mahamat Ali, chercheur au Centre d’études stratégiques du Sahel.Comparatif régional : l’Afrique centrale à la traîneLe Gabon, mieux noté en  2024 (47,6% sur 100) occupe le 26ème rang continental avec une stabilité au cours de la dernière décennie, suivi du Cameroun qui totalise 39,9 pour la 39ème place pour une tendance de 1,5. Sur cette même période, 2013-2024, le Congo Brazzaville cumule un score de 38,6, occupant la 42ème place avec une tendance de – 0,7. Le 45ème rang revient à la Centrafrique pour une moyenne de 36,2 et une tendance de 2,1, ces 10 dernières années. Les 34,8 points du Tchad  lui ont valu la 47ème place pour une tendance de 3,7 sur 10 ans. S’en suit la Guinée Equatoriale, 49ème avec une moyenne de 33, 9 pour une tendance de 0,9. Ce tableau illustre la mauvaise position de l’Afrique centrale, où la gouvernance demeure le maillon faible du développement économique et social.Des signaux positifs, mais limitésLe gouvernement tchadien tente de redorer son image. En octobre  2025, 114 cadres publics ont été formés et certifiés en gestion et audit financier (octobre 2025). Dans l’hypothèse de mieux contrôler les dépenses publiques, le partenariat avec la Banque africaine de Développement (Bad) a été renforcé. Pour 2026, une révision du code de transparence est annoncée.Quels leviers pour un redressement durable ?Le Tchad dispose pourtant d’atouts notamment une jeunesse majoritaire et dynamique ; un potentiel agricole et énergétique sous-exploité et une coopération internationale croissante (BAD, PNUD, Union européenne). Toutefois, sans une décentralisation effective et une lutte réelle contre la corruption, ces atouts risquent de rester théoriques.Au Tchad, gouverner ne suffit plus, il faut désormais mieux gouverner mieux. Le rapport 2025 de la Fondation Mo Ibrahim confirme le diagnostic : la gouvernance tchadienne demeure à la traîne, freinée par la corruption, la centralisation et l’insécurité. Malgré une légère amélioration, le Tchad reste dans le dernier quart du continent. Pour inverser la tendance, les réformes devront désormais se traduire dans la vie quotidienne des citoyens — pas seulement dans les rapports officiels.Rédacteur : Saïd TESSILIMI
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