Gaborone, 19 novembre 2025—PRESS AFRICA— Souvent cité comme un exemple de stabilité et de bonne gouvernance en Afrique, le Botswana se distingue aussi par ses politiques éducatives ambitieuses. Le pays affiche l’un des taux d’accès à l’éducation les plus élevés du continent, mais il doit désormais relever un nouveau défi : améliorer la qualité et l’équité du système scolaire.
Un accès presque universel à l’école primaire
Selon le dernier rapport du ministère botswanais de l’Éducation et du Développement des compétences, plus de 97 % des enfants âgés de 6 à 12 ans sont scolarisés. Ce taux, l’un des plus élevés d’Afrique subsaharienne, résulte d’une politique volontariste mise en place depuis l’indépendance en 1966.
Le gouvernement consacre près de 20 % de son budget national à l’éducation, un chiffre supérieur à la moyenne africaine. Les écoles publiques sont gratuites jusqu’à la fin du secondaire, et l’État fournit des manuels scolaires, des repas et, dans certaines zones rurales, des transports.
« L’éducation est la clé du développement et de la dignité humaine », déclarait récemment la ministre de l’Éducation, Dr. Keneilwe Motsumi, en présentant les chiffres 2025 du secteur.
Des inégalités entre zones rurales et urbaines
Malgré ces progrès impressionnants, les disparités régionales demeurent marquées. Dans les zones reculées comme Ngamiland ou Kgalagadi, le manque d’infrastructures et de personnel qualifié freine la scolarisation complète.
Les enfants des communautés pastorales et San (Bushmen) sont particulièrement vulnérables : près de 15 % d’entre eux quittent l’école avant la fin du cycle primaire, souvent pour aider leurs familles dans les activités économiques de subsistance.
Les ONG locales, telles que Education for All Botswana, appellent à un renforcement des programmes d’inclusion et à une meilleure adaptation culturelle du contenu éducatif.
L’enseignement secondaire en pleine expansion
L’accès à l’enseignement secondaire a connu une forte progression : près de 80 % des adolescents de 13 à 18 ans sont aujourd’hui inscrits au collège ou au lycée, contre à peine 60 % il y a quinze ans.
Cependant, le taux d’achèvement reste faible, autour de 65 %. Les principales causes d’abandon sont la pauvreté, les grossesses précoces et la distance entre le domicile et l’établissement scolaire.
Le gouvernement a lancé en 2024 le programme “Re Thuto Tota” (“Apprenons ensemble”), qui vise à construire 200 nouveaux lycées ruraux et à équiper chaque élève d’un ordinateur portable subventionné d’ici 2027.
La question de la qualité et du chômage des diplômés
Si le Botswana peut se féliciter d’avoir scolarisé presque tous ses enfants, la qualité de l’enseignement reste une préoccupation majeure. Les évaluations nationales révèlent que près de 40 % des élèves du primaire ont des difficultés en lecture et en mathématiques.
De plus, le pays fait face à un paradoxe : un taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés, estimé à 26 %. « Nous avons réussi à ouvrir les écoles, mais pas encore à relier l’éducation au marché du travail », reconnaît un responsable du ministère du Travail.
Une volonté politique toujours affirmée
Malgré ces défis, le Botswana reste un modèle régional de politique éducative durable. Son engagement constant en faveur de l’éducation universelle a permis d’élever le niveau de vie, de réduire la pauvreté et de renforcer la cohésion nationale.
Pour la directrice du Centre de recherche en éducation de Gaborone, Mme Teboho Rasego, « le Botswana prouve qu’investir dans l’éducation n’est pas un luxe, mais une stratégie de survie et de progrès pour les pays africains ».
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