Burkina Faso/Économie: entre résilience et fragilités persistantes

Jaurès BOKO
34 vues
4 lecture minimale
Divulgation : Ce site Web peut contenir des liens d'affiliation, ce qui signifie que je peux gagner une commission si vous cliquez sur le lien et effectuez un achat. Je recommande uniquement les produits ou services que j'utilise personnellement et qui, selon moi, apporteront une valeur ajoutée à mes lecteurs. Votre soutien est apprécié !

Ouagadougou, 03 novembre—PRESS AFRICA— L’économie burkinabè caractérisée par une croissance de 3,8¨% du Pib fait preuve d’une étonnante résistance, dans un contexte sécuritaire tendu et de mutation politique. Malgré les crises régionales, la croissance du pays reste positive, générée par l’agriculture, l’or et le secteur informel. Mais derrière ces signaux encourageants, les faiblesses structurelles demeurent importantes.

Burkina Faso/Économie: entre résilience et fragilités persistantes

Les forces d’une économie résiliente

Deux secteurs notamment, une filière agricole vitale et un secteur aurifère comme socle, ajouté à une jeunesse entreprenante font de nos jours,  la force de l’économie burkinabé.

L’agriculture dont la part au produit intérieur brute (Pib) est de 30% reste le poumon économique du Burkina Faso, occupant près de 80 % de la population active. Le coton, le maïs, le mil et le sésame constituent des piliers d’exportation. Malgré les aléas climatiques, les réformes dans la filière coton et la promotion de cultures résilientes ont soutenu la production et les revenus ruraux.

Deuxième producteur d’or d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso tire près de 75 % de ses recettes d’exportation du métal précieux. En 2025, la hausse des cours mondiaux de l’or et la modernisation de certaines mines ont permis de stabiliser les recettes publiques, malgré la fermeture de quelques sites pour raisons sécuritaires.

Avec une moyenne d’âge de 17 ans, le pays dispose d’un potentiel démographique considérable. Les jeunes de moins de 25 ans, constituent 65% de la population. Les jeunes investissent de plus en plus les secteurs du numérique, de l’agroalimentaire et du commerce local. Les programmes de micro finance et d’incubation soutiennent timidement cette dynamique entrepreneuriale.

Les faiblesses structurelles à surmonter

Globalement, le contexte sécuritaire pesant, la dépendance excessive à l’or et à l’agriculture et la pauvreté encore élevée sont les faiblesses d’économie burkinabé.

Depuis plusieurs années, les attaques dans le nord et l’est du pays ont perturbé les circuits commerciaux et agricoles, entraînant des déplacements massifs de populations et un ralentissement de l’investissement. Ce facteur reste le principal frein à la croissance durable.

L’économie burkinabè demeure peu diversifiée. Les revenus de l’or et du coton sont vulnérables aux fluctuations internationales. Le manque d’industrialisation et d’infrastructures limite la transformation locale et donc la création d’emplois stables.

En 2025, plus de 35 % des Burkinabè vivent sous le seuil national de pauvreté. L’accès à l’électricité, à l’eau potable et à l’éducation reste inégal selon les régions. Le secteur informel, qui représente plus de 90 % de l’emploi, traduit à la fois la vitalité et la précarité de l’économie.

Perspectives pour 2026

Les institutions régionales prévoient une croissance de 4,5 % pour 2026, soutenue par la reprise agricole et les investissements publics.
Mais la stabilité politique, la sécurité et la diversification économique demeurent les conditions indispensables pour transformer cette croissance en développement inclusif.

Rédacteur: Jaurès BOKO

Partager cet article