Bangui, 08 décembre 2025—PRESS AFRICA—La République centrafricaine (RCA) demeure confrontée à une crise sociale profonde en 2025, mais certaines initiatives apportent une lueur d’espoir dans un contexte fortement fragilisé. Entre pauvreté, insécurité alimentaire, déplacement des populations et appui international, l’impact social sur la vie des Centrafricains est massif et multiforme.
Selon les données de la Banque mondiale, environ 71 % de la population vit dans une pauvreté extrême, combinant privations monétaires et non monétaires, notamment un accès insuffisant à l’assainissement (69,9 %) et à l’électricité (87,7 %). La situation humanitaire est exacerbée par des déplacements massifs : à peine en janvier 2025, on compte plus de 436 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi qu’environ 680 000 réfugiés ou demandeurs d’asile.
L’insécurité alimentaire reste un défi majeur. Le Programme alimentaire mondial (PAM/WFP) alerte qu’en 2025, 2,3 millions de Centrafricains (soit 35 % de la population) pourraient faire face à une insécurité alimentaire aiguë, dont 431 000 personnes en situation d’urgence (IPC Phase 4) sans un renforcement de l’aide.
En réponse, le PAM plaide pour des initiatives de long terme : distribution d’actifs agricoles, renforcement de systèmes d’eau et d’hygiène, filets sociaux et cantines scolaires destinées à stabiliser les familles vulnérables. La santé et la nutrition des enfants sont particulièrement alarmantes : selon le rapport de l’UNICEF, 38 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, un facteur qui compromet gravement leur développement.
Le taux de mortalité maternelle (835 pour 100 000 naissances vivantes) et celui des enfants de moins de cinq ans (116 pour 1 000) figurent parmi les plus élevés au monde. Cette vulnérabilité est accentuée par un système de santé extrêmement limité : selon une analyse, il y a moins de 0,05 médecin pour 1 000 habitants, tandis que de nombreux centres de santé sont fermés ou détruits.
Face à ces enjeux, des renforts sont apportés grâce à l’aide internationale : la Banque mondiale a débloqué un don de 30 millions de dollars pour un projet de filets sociaux adaptatifs en RCA, ciblant environ 45 000 ménages vulnérables dans des régions rurales très pauvres.
Par ailleurs, un don de 70 millions de dollars soutient le projet PROVIR (« villes inclusives et résilientes »), destiné à améliorer l’accès aux services de base dans les zones urbaines exposées aux aléas climatiques, notamment Bangui et Berbérati, tout en aidant les déplacés internes, les femmes et les jeunes.
Sur le plan stratégique, le Plan national de Développement (PND) 2024-2028, adopté en juin 2025, vise à renforcer le développement humain, diversifier l’économie et améliorer la gouvernance, en s’appuyant sur les leçons tirées des phases précédentes de consolidation de la paix.
Malgré ces efforts, des défis structurels persistent : le pays reste fortement dépendant de l’aide externe (près de 40 % du budget national vient de l’aide internationale selon certaines analyses), et les mécanismes de protection sociale sont encore embryonnaires.
L’impact social en RCA en 2025 se caractérise par une tension constante entre la gravité des besoins et la montée progressive de solutions structurelles. L’aide humanitaire reste vitale aujourd’hui, tandis que les investissements dans la résilience, la protection sociale et le développement humain ouvrent un espoir mesuré mais tangible pour les Centrafricains.
Rédactrice : BAWA ALLAH Khadidjatou A.

