Lagos, 26 octobre 2025—PRESS AFRIKA—Dans un contexte marqué par l’essor fulgurant des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique, le Nigeria apparaît aujourd’hui comme le pays du continent le plus consommateur des produits issus des industries chinoises. Selon une analyse des données douanières de la Chine pour la première moitié de 2025, le Nigeria représente 11 % des importations africaines depuis la Chine, devant l’Afrique du Sud (10 %) et l’Égypte (9 %).

Une demande en forte croissance
Le phénomène s’inscrit dans une hausse globale : les importations africaines de produits chinois ont augmenté de 25 % en glissement annuel pour atteindre environ 122 milliards USD sur les sept premiers mois de 2025, selon African Business
Au Nigeria, cette évolution se traduit par une demande accrue pour des biens variés : téléphones, électroménager, véhicules, équipements de construction, panneaux solaires, etc.
Pourquoi le Nigeria ?
Plusieurs facteurs expliquent ce positionnement. Le Nigeria est la première économie d’Afrique en termes de population (plus de 200 millions d’habitants) et dispose d’un marché de consommation en pleine expansion. L’accès à des produits compétitifs chinois répond à des besoins larges : du consommateur urbain à la demande en équipements d’infrastructure. La pénétration de marques chinoises (smartphones, appareils électroménagers) est forte dans les grandes villes et zones périurbaines.
Un déséquilibre commercial structurant
Cette situation n’est pas sans conséquence : le Nigeria importe massivement de la Chine, mais ses exportations vers la Chine restent modestes en comparaison. Ce type de relation illustre un enjeu plus large pour l’Afrique : importer des biens finis à forte valeur ajoutée tout en restant un fournisseur de matières premières.
Enjeux et perspectives
Pour les consommateurs, l’offre chinoise permet l’accès à des biens à coûts relativement faibles et un plus grand choix. Pour l’industrie locale, cette dépendance importatrice soulève la question de la compétitivité des fabricants locaux et de la valeur ajoutée domestique. Pour les décideurs publics, l’enjeu est de rééquilibrer le commerce en favorisant l’industrialisation, la transformation locale, et en veillant à ce que l’importation massive n’affaiblisse pas les chaînes de production nationales et pour la Chine elle-même, l’Afrique, et en particulier le Nigeria, représente un relais de croissance, une zone de débouchés pour ses industries et ses excédents de capacité manufacturière.
Le Nigeria se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins : marché dynamique pour les produits chinois, il incarne aussi les défis contemporains de l’intégration industrielle africaine ; entre importation de biens finis et aspiration à l’industrialisation locale. Comprendre ce phénomène, c’est aussi anticiper les politiques économiques à mener pour que la croissance ne se limite pas à la consommation, mais favorise aussi la production et la valeur ajoutée.
Rédacteur: Michaël AKEKE

