Mozambique : l’agriculture, pilier de l’économie mais encore sous-exploité

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Mozambique : l’agriculture, pilier de l’économie mais encore sous-exploité

Maputo, 19 novembre 2025—PRESS AFRICA— Le Mozambique, riche de terres fertiles et d’un climat propice à la production agricole, demeure un pays où la terre nourrit à la fois la population et l’économie. En 2025, l’agriculture reste l’un des principaux leviers du développement national, représentant environ 23 % du Produit intérieur brut (PIB) et employant près de 70 % de la population active. Pourtant, malgré son potentiel, le secteur peine à se moderniser et à tirer pleinement profit de ses ressources.

Un secteur vital pour la stabilité économique et sociale

Selon les données du ministère mozambicain de l’Agriculture et du Développement rural, le pays dispose de 36 millions d’hectares de terres arables, dont moins de 20 % sont actuellement exploités. Les principales productions agricoles concernent le maïs, le manioc, le riz, le coton, la canne à sucre et les noix de cajou, ces dernières constituant l’un des produits d’exportation phares du pays.

« L’agriculture est la colonne vertébrale de notre économie. Elle garantit la sécurité alimentaire et soutient les revenus de millions de Mozambicains », déclarait récemment Celso Correia, ministre de l’Agriculture.

Dans les zones rurales, notamment dans les provinces de Nampula, Sofala et Zambézie, l’agriculture familiale domine, assurant plus de 90 % de la production nationale de denrées alimentaires.

Une contribution solide mais vulnérable

Si l’agriculture contribue largement à la croissance du PIB mozambicain, elle reste fortement dépendante des aléas climatiques. Les inondations, les sécheresses et les cyclones — comme Idai en 2019 et Freddy en 2023 — ont rappelé la fragilité du modèle agricole mozambicain, encore peu mécanisé et insuffisamment irrigué.

En 2024, les pertes agricoles liées aux catastrophes naturelles ont été estimées à plus de 200 millions de dollars, affectant des milliers de petits exploitants. Cette dépendance à la pluie explique la faible productivité moyenne, évaluée à 1,2 tonne de maïs par hectare, contre plus de 4 tonnes en Afrique du Sud voisine.

Des efforts de modernisation en cours

Le gouvernement a lancé plusieurs programmes pour renforcer la résilience du secteur, notamment le Plan national d’investissement agricole (PNIA II 2021-2025), soutenu par la Banque africaine de développement et la FAO. Ce plan vise à accroître la productivité, diversifier les cultures et favoriser l’irrigation durable.

Les investissements étrangers commencent également à se multiplier dans l’agro-industrie et les chaînes de valeur locales, notamment dans la transformation des noix de cajou et la production de sucre.

Des projets de coopératives agricoles numériques ont vu le jour dans les provinces du nord, permettant aux paysans d’accéder aux marchés urbains et d’obtenir des crédits via des plateformes mobiles.

« Nous voulons passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale, capable de créer des emplois et de générer des exportations compétitives », affirme le président Filipe Nyusi, dans un discours prononcé à Beira en octobre 2025.

Des défis persistants : infrastructures, financement et formation

Malgré ces avancées, plusieurs obstacles freinent encore la transformation du secteur. Le manque d’infrastructures — routes rurales, entrepôts, systèmes d’irrigation — augmente les coûts et limite l’accès aux marchés.

 Le financement agricole reste également un problème majeur : moins de 5 % des prêts bancaires nationaux sont accordés aux agriculteurs, faute de garanties suffisantes. Par ailleurs, la formation technique et la vulgarisation agricole demeurent insuffisantes pour répondre aux besoins des exploitants.

 Les organisations paysannes réclament une meilleure politique de soutien aux petits producteurs, notamment des subventions ciblées et une réduction des taxes sur les intrants.

Vers une agriculture durable et inclusive

Face aux défis climatiques et socio-économiques, le Mozambique cherche à bâtir une agriculture plus résiliente, inclusive et durable. Les initiatives locales autour de l’agro-écologie et de la culture biologique se multiplient, appuyées par des ONG et des partenaires internationaux.

Le pays mise aussi sur les nouvelles technologies agricoles, comme les drones pour la cartographie des terres et les applications mobiles pour la gestion des cultures. Ces innovations offrent une lueur d’espoir pour une nouvelle génération d’agriculteurs plus connectés et productifs.

L’agriculture mozambicaine demeure un pilier incontournable de l’économie nationale et un facteur clé de stabilité sociale. Sa contribution au PIB reste essentielle, mais son potentiel est encore largement sous-exploité. Pour que le secteur joue pleinement son rôle de moteur de développement, le Mozambique devra intensifier la mécanisation, renforcer la sécurité foncière et diversifier ses exportations agricoles. Entre tradition et modernité, le pays est à un tournant : celui de transformer son agriculture en un véritable levier de croissance durable et partagée.

Rédacteur: Saïd TESSILIMI

Sommaire
Maputo, 19 novembre 2025—PRESS AFRICA— Le Mozambique, riche de terres fertiles et d’un climat propice à la production agricole, demeure un pays où la terre nourrit à la fois la population et l’économie. En 2025, l’agriculture reste l’un des principaux leviers du développement national, représentant environ 23 % du Produit intérieur brut (PIB) et employant près de 70 % de la population active. Pourtant, malgré son potentiel, le secteur peine à se moderniser et à tirer pleinement profit de ses ressources.Un secteur vital pour la stabilité économique et socialeSelon les données du ministère mozambicain de l’Agriculture et du Développement rural, le pays dispose de 36 millions d’hectares de terres arables, dont moins de 20 % sont actuellement exploités. Les principales productions agricoles concernent le maïs, le manioc, le riz, le coton, la canne à sucre et les noix de cajou, ces dernières constituant l’un des produits d’exportation phares du pays.« L’agriculture est la colonne vertébrale de notre économie. Elle garantit la sécurité alimentaire et soutient les revenus de millions de Mozambicains », déclarait récemment Celso Correia, ministre de l’Agriculture.Dans les zones rurales, notamment dans les provinces de Nampula, Sofala et Zambézie, l’agriculture familiale domine, assurant plus de 90 % de la production nationale de denrées alimentaires.Une contribution solide mais vulnérableSi l’agriculture contribue largement à la croissance du PIB mozambicain, elle reste fortement dépendante des aléas climatiques. Les inondations, les sécheresses et les cyclones — comme Idai en 2019 et Freddy en 2023 — ont rappelé la fragilité du modèle agricole mozambicain, encore peu mécanisé et insuffisamment irrigué.En 2024, les pertes agricoles liées aux catastrophes naturelles ont été estimées à plus de 200 millions de dollars, affectant des milliers de petits exploitants. Cette dépendance à la pluie explique la faible productivité moyenne, évaluée à 1,2 tonne de maïs par hectare, contre plus de 4 tonnes en Afrique du Sud voisine.Des efforts de modernisation en coursLe gouvernement a lancé plusieurs programmes pour renforcer la résilience du secteur, notamment le Plan national d’investissement agricole (PNIA II 2021-2025), soutenu par la Banque africaine de développement et la FAO. Ce plan vise à accroître la productivité, diversifier les cultures et favoriser l’irrigation durable.Les investissements étrangers commencent également à se multiplier dans l’agro-industrie et les chaînes de valeur locales, notamment dans la transformation des noix de cajou et la production de sucre.Des projets de coopératives agricoles numériques ont vu le jour dans les provinces du nord, permettant aux paysans d’accéder aux marchés urbains et d’obtenir des crédits via des plateformes mobiles.« Nous voulons passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale, capable de créer des emplois et de générer des exportations compétitives », affirme le président Filipe Nyusi, dans un discours prononcé à Beira en octobre 2025.Des défis persistants : infrastructures, financement et formationMalgré ces avancées, plusieurs obstacles freinent encore la transformation du secteur. Le manque d’infrastructures — routes rurales, entrepôts, systèmes d’irrigation — augmente les coûts et limite l’accès aux marchés. Le financement agricole reste également un problème majeur : moins de 5 % des prêts bancaires nationaux sont accordés aux agriculteurs, faute de garanties suffisantes. Par ailleurs, la formation technique et la vulgarisation agricole demeurent insuffisantes pour répondre aux besoins des exploitants. Les organisations paysannes réclament une meilleure politique de soutien aux petits producteurs, notamment des subventions ciblées et une réduction des taxes sur les intrants.Vers une agriculture durable et inclusiveFace aux défis climatiques et socio-économiques, le Mozambique cherche à bâtir une agriculture plus résiliente, inclusive et durable. Les initiatives locales autour de l’agro-écologie et de la culture biologique se multiplient, appuyées par des ONG et des partenaires internationaux.Le pays mise aussi sur les nouvelles technologies agricoles, comme les drones pour la cartographie des terres et les applications mobiles pour la gestion des cultures. Ces innovations offrent une lueur d’espoir pour une nouvelle génération d’agriculteurs plus connectés et productifs.L’agriculture mozambicaine demeure un pilier incontournable de l’économie nationale et un facteur clé de stabilité sociale. Sa contribution au PIB reste essentielle, mais son potentiel est encore largement sous-exploité. Pour que le secteur joue pleinement son rôle de moteur de développement, le Mozambique devra intensifier la mécanisation, renforcer la sécurité foncière et diversifier ses exportations agricoles. Entre tradition et modernité, le pays est à un tournant : celui de transformer son agriculture en un véritable levier de croissance durable et partagée.
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