Namibie/Portrait: Netumbo Nandi-Ndaitwah, une pionnière à la présidence

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Netumbo Nandi-Ndaitwah, une pionnière à la présidence

Windhoek, 19 novembre 2025—PRESS AFRICA— À 72 ans, Netumbo Nandi-Ndaitwah est devenue, le 21 mars 2025, la première femme à accéder à la présidence de la Namibie. Sa trajectoire politique, marquée par l’exil, la lutte pour l’indépendance puis de nombreuses responsabilités ministérielles, fait d’elle une figure à la fois emblématique et expérimentée de la gouvernance namibienne.

Jeunesse et engagement précoce

Née le 29 octobre 1952 à Onamutai, alors en « South West Africa », elle est la neuvième d’une fratrie de 13 enfants. Son père était pasteur anglican. Dès l’adolescence, elle rejoint SWAPO (Organisation du peuple de l’Afrique du Sud-Ouest) — le mouvement de libération — ce qui la conduit à s’engager activement contre le régime sud-africain d’apartheid.

En 1973, face à la répression, elle entre en exil. Durant ses années d’exil, elle étudie à l’étranger : une année en Union soviétique, puis au Royaume-Uni où elle obtient une maîtrise en études diplomatiques. Ces expériences forgent son profil de diplomate et de politique de carrière.

Parcours politique et responsabilités

Depuis le retour vers l’indépendance de la Namibie en 1990, Netumbo Nandi-Ndaitwah a occupé divers postes :

Membre de l’Assemblée nationale depuis 1990.

Ministre des Affaires féminines et du Bien-être de l’enfance (2000-2005) ; Ministre de l’Information et de la Radiodiffusion (2005-2010) ; Ministre de l’Environnement et du Tourisme (2010-2012) ; Ministre des Relations internationales (2012-2015 puis 2015-2024) et Vice-Première ministre à partir de 2015.

En 2017, elle devient vice-présidente du parti SWAPO, la première femme à occuper ce rôle.

En novembre 2024, elle est élue présidente avec environ 57 % des voix, devenant la 5ᵉ présidente de la Namibie et la première femme à accéder à cette fonction.

Son accession à la présidence s’est accompagnée d’un message de continuité et de réforme. Lors de son discours d’investiture, elle a déclaré que « le travail qui nous attend est de préserver les acquis de notre indépendance … et de garantir une prospérité partagée ».

Priorités de mandat & défis principaux

À l’aube de sa présidence, Netumbo Nandi-Ndaitwah a fixé plusieurs axes clés notamment, la diversification de l’économie namibienne, encore fortement dépendante des ressources minières et d’exportation ; la création massive d’emplois pour la jeunesse. Le chômage des jeunes reste un défi majeur dans un pays d’environ 3 millions d’habitants ; la réduction des inégalités, dans un contexte où la Namibie figure parmi les pays les plus inégalitaires au monde et une gestion plus efficiente de l’État : elle a réduit la taille du cabinet à 14 ministres et 7 adjoints, promouvant une gouvernance plus légère.

Le symbole d’une avancée pour les femmes

L’élection de Netumbo Nandi-Ndaitwah représente un tournant majeur pour la Namibie et plus largement pour l’Afrique australe. En devenant première femme présidente du pays, elle envoie un signal fort sur la place des femmes dans la vie politique. Elle-même a déclaré vouloir être « jugée pour sa compétence, et non seulement parce que je suis une femme ».

Éclairage critique

Malgré son CV solide et sa longévité politique, quelques défis restent à surmonter : le parti SWAPO, au pouvoir depuis 1990, voit sa popularité se réduire ; les élections de 2024 ont connu des dysfonctionnements logistiques et son mandat devra être jugé à l’aune de résultats concrets : création d’emplois, réduction des inégalités, meilleure répartition des richesses.

Netumbo Nandi-Ndaitwah incarne à la fois l’héritage de la lutte pour l’indépendance de la Namibie et la promesse d’un leadership renouvelé. Sa trajectoire — de jeune militante en exil à chef d’État — illustre la maturation politique d’un pays né en 1990. Son mandat ouvre une nouvelle ère : celle d’une Namibie qui cherche à combiner stabilité, justice sociale et transformation économique. Mais comme souvent, les enjeux sont grands, et le temps seul dira si cette présidence marquera un tournant dans l’histoire du pays.

Rédacteur: Saïd TESSILIMI

Sommaire
Windhoek, 19 novembre 2025—PRESS AFRICA— À 72 ans, Netumbo Nandi-Ndaitwah est devenue, le 21 mars 2025, la première femme à accéder à la présidence de la Namibie. Sa trajectoire politique, marquée par l’exil, la lutte pour l’indépendance puis de nombreuses responsabilités ministérielles, fait d’elle une figure à la fois emblématique et expérimentée de la gouvernance namibienne.Jeunesse et engagement précoceNée le 29 octobre 1952 à Onamutai, alors en « South West Africa », elle est la neuvième d’une fratrie de 13 enfants. Son père était pasteur anglican. Dès l’adolescence, elle rejoint SWAPO (Organisation du peuple de l’Afrique du Sud-Ouest) — le mouvement de libération — ce qui la conduit à s’engager activement contre le régime sud-africain d’apartheid.En 1973, face à la répression, elle entre en exil. Durant ses années d’exil, elle étudie à l’étranger : une année en Union soviétique, puis au Royaume-Uni où elle obtient une maîtrise en études diplomatiques. Ces expériences forgent son profil de diplomate et de politique de carrière.Parcours politique et responsabilitésDepuis le retour vers l’indépendance de la Namibie en 1990, Netumbo Nandi-Ndaitwah a occupé divers postes :Membre de l’Assemblée nationale depuis 1990.Ministre des Affaires féminines et du Bien-être de l’enfance (2000-2005) ; Ministre de l’Information et de la Radiodiffusion (2005-2010) ; Ministre de l’Environnement et du Tourisme (2010-2012) ; Ministre des Relations internationales (2012-2015 puis 2015-2024) et Vice-Première ministre à partir de 2015.En 2017, elle devient vice-présidente du parti SWAPO, la première femme à occuper ce rôle.En novembre 2024, elle est élue présidente avec environ 57 % des voix, devenant la 5ᵉ présidente de la Namibie et la première femme à accéder à cette fonction.Son accession à la présidence s’est accompagnée d’un message de continuité et de réforme. Lors de son discours d’investiture, elle a déclaré que « le travail qui nous attend est de préserver les acquis de notre indépendance … et de garantir une prospérité partagée ».Priorités de mandat & défis principauxÀ l’aube de sa présidence, Netumbo Nandi-Ndaitwah a fixé plusieurs axes clés notamment, la diversification de l’économie namibienne, encore fortement dépendante des ressources minières et d’exportation ; la création massive d’emplois pour la jeunesse. Le chômage des jeunes reste un défi majeur dans un pays d’environ 3 millions d’habitants ; la réduction des inégalités, dans un contexte où la Namibie figure parmi les pays les plus inégalitaires au monde et une gestion plus efficiente de l’État : elle a réduit la taille du cabinet à 14 ministres et 7 adjoints, promouvant une gouvernance plus légère.Le symbole d’une avancée pour les femmesL’élection de Netumbo Nandi-Ndaitwah représente un tournant majeur pour la Namibie et plus largement pour l’Afrique australe. En devenant première femme présidente du pays, elle envoie un signal fort sur la place des femmes dans la vie politique. Elle-même a déclaré vouloir être « jugée pour sa compétence, et non seulement parce que je suis une femme ».Éclairage critiqueMalgré son CV solide et sa longévité politique, quelques défis restent à surmonter : le parti SWAPO, au pouvoir depuis 1990, voit sa popularité se réduire ; les élections de 2024 ont connu des dysfonctionnements logistiques et son mandat devra être jugé à l’aune de résultats concrets : création d’emplois, réduction des inégalités, meilleure répartition des richesses.Netumbo Nandi-Ndaitwah incarne à la fois l’héritage de la lutte pour l’indépendance de la Namibie et la promesse d’un leadership renouvelé. Sa trajectoire — de jeune militante en exil à chef d’État — illustre la maturation politique d’un pays né en 1990. Son mandat ouvre une nouvelle ère : celle d’une Namibie qui cherche à combiner stabilité, justice sociale et transformation économique. Mais comme souvent, les enjeux sont grands, et le temps seul dira si cette présidence marquera un tournant dans l’histoire du pays.
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