Science et Technologie : l’innovation africaine prend corps en 2025

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Science et Technologie : l’innovation africaine prend corps en 2025

Abidjan, le 22 octobre 2025 – PRESS AFRICA-En 2025, l’Afrique amorce un tournant technologique et scientifique : un foisonnement d’innovations locales, un effort de coopération accrue et des projets d’envergure qui contribuent à redéfinir le rôle du continent dans la course mondiale à la technologie. Zoom sur les grandes tendances, quelques percées emblématiques et les défis à relever pour transformer ce potentiel en gains durables.

Plusieurs pays africains progressent dans l’Index Global de l’Innovation (GII). L’île e Maurice se place en tête de peloton continental en 2025 avec un score de 32,5, suivi par le Maroc (31,1) et l’Afrique du Sud (30,1) ; en revanche, d’autres comme Nigeria (21,1) restent plus à la traîne. Par ailleurs, l’organisation de forums comme le 7th African Regional Science, Technology and Innovation Forum (ARSTIF) à Kampala en avril 2025 montre que le continent met l’accent sur la science, la technologie et l’innovation comme leviers de développement. Ce cadre permet de mieux comprendre pourquoi tant d’initiatives techniques voient le jour, souvent portées par des acteurs locaux, parfois en partenariat international.

L’IA, l’énergie et la recherche confortent l’innovation africaine en 2025

L’IA (intelligence artificielle) gagne du terrain en Afrique, et pas seulement dans les grandes villes. On observe la montée de startups comme Signvrse au Kenya et au Rwanda, qui utilisent l’IA et la capture de mouvement 3D pour traduire le langage des signes et rendre le numérique accessible aux personnes sourdes, représentatives de plus de 70 millions d’individus sur le continent. Il y a aussi une attention accrue portée aux diagnostics de santé automatisés à l’aide des algorithmes capables d’analyser des images médicales ou des données de terrain pour détecter des maladies comme la tuberculose, le paludisme ou prédire des épidémies. Ici, l’enjeu est double : combler des déficits d’infrastructure traditionnelle tout en proposant des services de pointe à moindre coût. Les obstacles restent : l’accès aux données, l’infrastructure numérique, la formation des talents.

Dans le domaine de l’énergie, le continent, riche en ressources naturelles mais aussi confronté aux défis de l’accès à l’énergie et aux effets du changement climatique, développe des innovations dans  l’énergie solaire de nouvelle génération avec les cellules “pérvoskite”, plus légères et potentiellement moins coûteuses, sont annoncées comme un pas en avant pour l’électrification hors réseau en zones rurales. Le recyclage des batteries et gestion des déchets liés aux énergies renouvelables, un sujet de plus en plus présent. Il y a a également, les “smart cities” et l’Internet des objets (IoT), en Afrique de l’Est et Centrale où on observe des projets de gestion intelligente du trafic, de l’éclairage urbain ou des capteurs pour infrastructures. Ces développements indiquent que l’innovation n’est pas isolée mais connectée aux grands défis de l’Afrique : électrification, urbanisation rapide, adaptation climatique.

Le renforcement du système de recherche et de formation scientifique est également à l’œuvre. Le réseau Afretec Network, regroupant des universités technologiques africaines, a attribué en octobre 2025 plus de 2,3 millions $ de subventions à des équipes de recherche multi‑institutionnelles en IA, robotique, cybersécurité, énergie. Le programme Innovating Education in Africa (IEA) 2025 de la African Union Commission (AUC) a sélectionné les 10 meilleures innovations éducatives pour l’année 2025, combinant numérique, STIM, inclusion. Il y a par ailleurs, des initiatives comme African Light Source qui illustrent l’ambition de doter le continent d’infrastructures scientifiques majeures : il reste encore à concrétiser, mais le projet montre que l’Afrique vise à passer du consommateur de science à producteur.

Les principaux défis à relever

De facteurs traditionnels comme le défaut de financement et d’infrastructure, la fragilité du capital humain, la non-concrétisation des projets, la non-optimisation du cadre réglementaire et de la propriété intellectuelle et l’inégalité entre les pays africains constituent des défis majeurs à relever.

En guise de perspective, l’Afrique a l’opportunité de combiner ses spécificités (jeune population, multiplicateur de besoins, capacité de “saut technologique”) avec l’innovation scientifique et technique. Pour tirer pleinement parti, il faudra favoriser la co‑création : innovations conçues localement pour des besoins locaux, puis exportables ; déployer des politiques incitatives pour l’échelle et la durabilité des innovations ; renforcer les réseaux scientifiques africains, permettre les infrastructures de recherche (tel le projet Synchrotron) et encourager des partenariats sud‑sud ; mettre l’accent sur l’éthique, l’inclusion et la durabilité des innovations : technologies au service de tous, et pas seulement des centres urbains ou des élites.

En 2025, l’Afrique n’est plus simplement la « réserve » d’idées importées mais un acteur de l’innovation technique et scientifique. Les signes sont là : startups, chercheurs, fonds, projets d’infrastructure. Le chemin reste cependant semé de défis. Le véritable enjeu sera de transformer ces initiatives en impacts concrets, massifs et durables : pour l’emploi, l’éducation, la santé, l’environnement.

Rédacteur: Jaurès BOKO

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